Typo-nazi

Nantes, le 3 juin 2015.

J’aimerais partager avec vous quelques réflexions sur les noms que l’on peut donner aux défenseurs de la langue française : les « maîtres Capello » et autre « typo-nazis ».

Je ne doute pas du côté amical et humoristique (par transgression) de la chose mais quelque chose me dérange quand même.

Peut-être parce qu’une comparaison à un amoureux de la langue française, c’est flatteur ; mais qu’une comparaison à des gens qui ont tué six millions de personnes, moins ?
Certes, la pratique typographique nécessite une certaine rigueur, mais tellement moins que dans d’autres domaines plus scientifiques.

Cela rejoint les nombreux mots utilisés sans vraiment en mesurer le sens profond : « mongolien », « enculé », « handicapé »…
Avoir la subtilité et le recul nécessaire pour ne froisser personne lorsque l’on fait de l’humour, c’est important aussi.

Et aussi, je suis dérangé car c’est une manière de se dédouaner habilement.
Ces surnoms propulsent leurs destinataires à un niveau expert (ou d’extrémiste). Mais à bien y réfléchir, c’est notre propre médiocrité qui n’est pas assumée.
Non, il n’est pas normal étant adulte, de ne pas savoir écrire correctement quelques phrases. Oui, la typographie est un domaine méconnu mais pourtant passionnant.

On accuse au lieu de se remettre en question en somme.

Je ne doute pas qu’il faille sortir d’une démarche scolaire pour (ré-)intéresser un public grandissant et que l’exercice est difficile. Mais comme toujours les stéréotypes ont la vie dure.

Vincent.

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